Le sujet de ce post s’impose à moi alors que je suis dans l’attente de mon vol retour depuis l’aéroport de Barcelone après un week-end qui devait constituer le point culminant de plusieurs mois passés à lancer mon label Noel Audio.

Je dois également avouer que ces derniers temps, plusieurs personnes qui me sont particulièrement chères ont du également faire face à d’importantes désillusions.

Mais revenons aux leçons que je viens de recevoir. Le Sonar Festival est un des événements majeur pour tous les amateurs de musique électronique en Europe. Chaque année, des milliers de clubbers, de Djs et de producteurs se retrouvent à Barcelone pour une gigantesque fête de plusieurs jours.

Sonar_2016

Organiser sa propre soirée pour une nouvelle maison de disques telle que la mienne est donc une opportunité incroyable à ne pas manquer… Et vous savez quoi ? Le bilan de cette première édition est purement catastrophique avec l’annulation pure et simple de notre showcase pour diverses raisons notamment climatiques sans parler du manque de professionnalisme de notre partenaire local. Des mois de préparation, un investissement non négligeable avec au final : RIEN ou presque… Vous avez dit échec ?

En tant que Serial Entrepreneur, j’ai bien entendu déjà connu des situations semblables et celui qui vous dira le contraire n’est simplement pas honnête. Et si vous décidez de tenter l’aventure, vous vivrez forcément des moments où tout semble aller de travers.

C’est bien connu et comme le dit si bien le proverbe «tout ce qui monte, finit toujours par redescendre»…

Dans notre culture et particulièrement en Suisse, celui qui rate quelque chose est souvent perçu négativement. C’est à mon sens une terrible erreur et c’est oublier que le «Learning by Doing» passe obligatoirement par des « erreurs ». Il faudrait, au contraire, encourager les gens à tenter et essayer ! C’est un des moteurs de l’innovation et de la progression de nos entreprises.

Mais si on y regarde de plus près, n’y a-t-il vraiment rien de positif dans cette expérience ? Quels enseignements pourrions-nous tirer de nos échecs pour rebondir, capitaliser sur ces expériences, en sortir plus fort et continuer d’aller de l’avant pour inventer notre futur ?

Aimons nos erreurs car celles-ci nous permettent de :

1.Devenir un véritable « Control Freak »

Freak

Faire confiance est très important et savoir s’entourer de partenaires valables est une des missions fondamentales de tout starter. La délégation c’est bien ; conserver le contrôle c’est mieux ! Dans l’absolu, ne sous-traitez que ce vous ne savez pas faire et gardez à l’esprit le viel adage : «On est jamais mieux servi que par soi-même».

Si vous devez faire appel à quelqu’un pour votre projet, à la manière d’un chef de restaurant étoilé, soyez au passe-plats. Ne laissez rien sortir en salle sans avoir goûté, validé les éléments et apporté votre touche finale !

Personne ne se souciera jamais autant des résultats et des détails que vous-même !

2.Accepter que certaines choses peuvent nous échapper

Malgré tous nos efforts, les contrôles nécessaires et toute la meilleure volonté du monde, certains éléments ne peuvent malheureusement jamais être prévus (comme par exemple, un véritable déluge de pluie à Barcelone en plein mois de juin…).

Votre plus gros client vient de décider de «changer de crémerie» pour faire appel à un consultant 3 fois mois cher que vous ? Le centre commercial dans lequel vous pensiez placer votre futur kiosque vient de décider de déménager dans la ville voisine ? La neige refuse de tomber dans la station où vous venez de reprendre un petit hôtel ?

En toute honnêteté, que pouvez-vous y faire ???

Dans pareil cas, l’échec est parfois inévitable et hors de contrôle. Il faut donc l’accepter, prendre les choses avec philosophie et remettre l’ouvrage sur le métier. La persévérance payera toujours à la fin ! Prenez les décisions qui s’imposent et suivez votre ligne de conduite (whyology).

Le pire serait de vous sentir responsable ou même coupable pour tirer des enseignements erronés de cette expérience (je suis pas capable, j’aurai dû faire autrement, …).

3.Imaginer un plan B

Au regard du point précédent, il est capital de prévoir une solution de secours. Loin de moi l’idée de vous encourager à planifier l’échec. Toutefois, il existe toujours une probabilité que les choses ne se passent pas comme prévu.

Que pouvez-vous faire pour tenter de sécuriser votre projet ? Si le lancement de votre business prenait plus de temps que prévu, pourriez-vous trouver un job à temps partiel pour assurer la phase de démarrage ?

Et si le local parfait pour votre future boutique vous passait sous le nez au dernier moment, pourriez-vous vous reporter sur une autre surface commerciale intéressante ?

4.Engendrer des nouvelles idées

NewIdea

Vous avez tenté quelque chose et les résultats n’ont pas été au rendez-vous ? Très bien, c’est un fait ! Alors passé le choc initial de l’égo, il est temps de vous remettre directement en selle.

Utilisez votre frustration, votre colère et tous les autres sentiments qui vous animent pour rebooster votre motivation. Ne vous laissez pas abattre et transformez tout ça en énergie créative !

Analysez de manière objective ce qui n’a pas marché, ressortez vos post-its et re-bossez votre Business Model. Le produit n’était pas adapté à votre marché, testez au plus vite votre nouveau prototype ! Les tarifs de vos prestations ne sont pas adaptés, lancez une offre revue et corrigée !

Les situations d’échec sont très souvent un terreau particulièrement fertile à l’innovation pour celui qui sait se relever rapidement.

Je peux vous garantir que moins de 24 heures après l’annulation de notre événement, les idées fusent déjà pour organiser la suite. Starter d’un jour… starter toujours.

5.Apprendre, apprendre et apprendre encore

Learning

Nous progressons toute notre vie et l’apprentissage passe très souvent par le «trial & error». Qui ne tente rien n’a rien et c’est en forgeant qu’on devient forgeron 🙂

Celui qui n’essaie jamais n’a, bien entendu, aucune chance de réussir! L’échec est donc terriblement constructeur à condition de savoir tirer les enseignements de nos erreurs. Se tromper permet de construire notre profil d’entrepreneur, de comprendre les mécanismes et les rouages du business voir, de tester les limites.

Il suffit d’observer le mode d’apprentissage des très jeunes enfants pour nous convaincre que ce processus fait partie intégrante de notre propre évolution.

Et la création d’entreprise ne fait pas exception à cette règle universelle.

Vous venez de perdre un gros mandat? Comprenez pourquoi et soyez meilleur la prochaine fois !

Vous n’avez pas d’autre choix que d’abandonner votre projet car les clients ne sont finalement pas au rendez-vous ? Ré-activez votre «starter spirit», ressortez votre carnet à idées et lancez-vous dans une nouvelle aventure !

N’oubliez pas que généralement plus on pratique et plus on maîtrise un sujet ! D’ailleurs dans certains pays, un entrepreneur qui n’a jamais connu d’échec n’est simplement pas considéré comme quelqu’un de sérieux !

Alors je propose que nous changions de paradigme et que lors de notre prochain plantage, à la prochaine erreur ou au prochain flop, nous sortions une bonne bouteille de champagne pour porter un toast à cette magnifique chance de PROGRESSER et de devenir encore meilleur !

Et je terminerai sur ces mots : Sonar, à l’année prochaine et tu vas voir ce que tu vas voir !