Je vous assure que vous n’êtes bien entendu pas seul face à ce problème et j’entends ce constat au moins 10 fois par semaine.

Et c’est vrai : un manque de capital personnel peut être un problème. Mais il est tout-à-fait possible pour un starter de vivre ses rêves, lancer et développer un business sans disposer de moyens importants.

Pourquoi un projet nécessite de l’argent

Je vais être honnête avec vous, tous les business ont besoin de cash pour exister : c’est un fait ! 85% des entrepreneurs que je coach et qui connaissent des difficultés manquent d’argent !

Même si vous possédez une Ferrari flambant neuve, vous n’irez pas au bout de la rue si vous n’avez pas les moyens d’acheter de l’essence pour remplir le réservoir !

Par contre, toutes les activités ne réclament pas les mêmes fonds pour pouvoir démarrer. Il n’existe pas de règle absolue ou un ticket d’entrée pour devenir indépendant (sauf si vous choississez une forme juridique avec un capital légal de départ minimum).

Chaque business aura des besoins différents et, il est important de pouvoir estimer ce montant avant d’envisager des pistes de financement. Un bon plan financier vous permettra de connaître ce chiffre.

Il faut tenir compte des éventuels investissements (achat machines, véhicules, outillage, matériel informatique, aménagement des locaux, équipements, …) et du fond de roulement (le cash pour faire «bouillir la marmite»).

Je parlerai de ces notions dans un prochain article mais retenons que plus vous accorderez des facilités de paiement longues à vos clients et plus il vous faudra du cash pour tenir le coup.

Mais comment s’y prendre pour pouvoir lancer une affaire à moindre frais ?

Voici donc 3 pistes pour lancer une entreprise avec presque pas d’argent.

Piste 1 : Réduire les besoins

less is more

Si votre analyse financière montre que les besoins en argent sont trop élevés pour votre propre situation, pas de panique ! La première chose à faire est de revenir à la base de votre business model et voir s’il serait possible de faire les chose de manière différente.

  • Pourriez-vous remplir la même mission avec moins d’investissements ?
  • Est-il possible de travailler depuis chez vous plutôt que de louer un bureau ?
  • Avez-vous vraiment besoin d’un employé au départ de votre futur magasin ?
  • Pourriez-vous trouver un autre fournissseur qui vous permettrait d’augmenter votre marge tout en conservant le degré de qualité fixé ?
  • Est-il possible d’utiliser votre matériel personnel au lieu de dépenser à nouveau pour équiper votre future entreprise ?

Je vous garantis qu’on sous-estime systématiquement la puissance d’une telle réflexion. Et n’oubliez pas que les «petits ruisseaux font les grandes rivières». Il n’y a pas de petites économies pour le starter !

Piste 2 : Construire « step by step »

La plupart des entrepreneurs aiment voir grand et ceci dès le début ! Effectivement, une bonne idée mérite de toucher le plus de monde possible et au plus vite… Enthousiasme quand tu nous tiens J

Soyons réalistes : Pas besoin de sortir un bazooka pour tuer une mouche !

Commencez petit car «small is beautiful» et «less is more»…

Débutez avec du basique.

Pourquoi ne pas vous concentrer sur une niche de clientèle réduite et à votre portée immédiate ? Pourquoi ne pas lancer un blog pour tester le potentiel de votre idée et développer votre audience ?

Vous souhaitez réduire les coûts de démarrage ? Choisissez la raison individuelle comme forme juridique et transformez, plus tard, et lorsque le succès sera au rendez-vous, votre entreprise en une société à responsabilité limitée ou une société anonyme.

Le chemin du starter est long donc vous avez le temps.

Qui agit avec précipitation n’arrive qu’à la disette.

Lorsque vous enregistrerez des revenus intéressants avec votre business, vous pourrez investir en fonds propres et développer votre entreprise de manière organique et durable !

Piste 3: Trouver de l’argent

trouver des fonds

Certain me diront que j’aurais dû commencer par là. Je ne suis absolument pas d’accord ! Selon moi, faire appel à des fonds étrangers devrait toujours être la solution de dernier recours et je parle par expérience…

En effet, l’auto-financement présente de très nombreux avantages comme:

  • Conserver le contrôle total des décisions
  • Être responsable de la destinée de son entreprise
  • Ne rien devoir à personne
  • Être plus attentif aux aspects financiers

Il est toujours plus facile de dépenser l’argent des autres (problématique malheureusement très répandue dans le domaine des start-ups).

Mais parfois, le choix n’existe pas et il est indispensable d’aller à la chasse au cash! La recherche de fonds est un sujet complexe qui mérite un article complet.

Dans l’attente, voici quelques pistes à explorer si vous ne disposez pas, vous-même, de beaucoup de fonds.

Les amis et la famille

family

Ne sous-estimez pas la capacité de vos proches à vous accompagner dans le chemin qui vous permettra d’inventer votre futur et de donner vie à vos rêves. Par contre, argent et émotion ne font pas vraiment bon ménage…

Fixer des règles, établissez des contrats et cultivez la transparence si vous pensez faire appel à vos proches.

Le 2ème pilier (en Suisse)

Dans notre pays et sous certaines conditions, il est possible d’effectuer un retrait anticipé de ses avoirs en prévoyance pour lancer son entreprise. Ce mode de financement est très souvent utilisé et il peut permettre de trouver les fonds qui manquent pour lancer un business.

Attention car il s’agit des fonds censés financer votre future retraite ! La prudence est donc de mise et ne vous emballez pas sans avoir pesé tous les aspects de la question.

Rajoutons à cela que le Conseil Fédéral souhaite rapidement rendre plus difficile ou même impossible cette possibilité de retrait… Une fois de plus, pas de précipitation mais cette opportunité pourrait disparaître dans quelques mois.

Je traiterai ces questions prochainement… stay tuned

Les banques

Il est toujours envisageable de pouvoir obtenir soit un crédit bancaire ou une limite de crédit (possibilité de pouvoir descendre en dessous de zéro sur votre compte).

Malheureusement, il faut se rendre à l’évidence qu’il est de plus en plus difficile d’accéder à ce type de financement surtout pour les entreprises en phase de création.

Il faut au minimum disposer de garanties solides et pouvoir présenter un dossier béton ainsi que d’excellentes recommandations bancaires.

Si le monde des grandes banques de la place est relativement fermé, pourquoi ne pas tenter votre chance auprès d’un organisme de microcrédit ?

Le crowdfunding

Très à la mode actuellement, ce vecteur peut séduire. Basé sur le principe du financement participatif, on fait appel à la communauté pour obtenir des fonds généralement contre des produits/prestations à venir.

Il faut toutefois une idée fun et qui excitera les cofounders pour que cela fonctionne. De plus, la Suisse n’est culturellement et historiquement pas très performante dans ce domaine. Mais les choses évoluent… heureusement ! A suivre…

Les Business Angels

Il s’agit de personnes fortunées qui souhaitent investir dans des projets innovants et lucratifs. Leur objectif n’est généralement pas de vous prêter de l’argent mais plutôt d’obtenir des parts de votre entreprise (et la propriété de celle-ci).

Ce mode de financement demeure une niche pour des projets dans des domaines très spécifiques et hype (high-tech, bio-tech, innovation, sciences de la vie, technologies de l’information, intelligence artificielle, …).

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive…

Conclusion

En résumé et avec quelques sacrifices qu’il faut savoir évaluer, il est possible de lancer votre business, devenir indépendant et inventer votre futur avec un minimum d’argent.

Soyez raisonnable, partez « petit » et raclez les fonds de tiroirs ! Mais si vous croyez en votre idée et votre «whyology», vous traverserez cette phase de lancement avec passion et détermination.

L’argent reste malheureusement trop souvent le «nerf de la guerre» toutefois, il existe des solutions pour contourner le problème.

Be creative, BE A STARTER !